J’adresse cet article aux débutants qui se plaisent à observer les phases lunaires, les anneaux de Saturne ou encore les satellites du système joviens. Vous observez avec toujours autant de passion mais vous avez l’impression de tourner en rond? Cet article est fait pour vous : Je vous propose aujourd’hui une nouvelle cible : les amas stellaires.
Vous pensiez jusque-là que les étoiles se trouvaient toute isolées les unes des autres de plusieurs années lumière ? Eh bien, pas forcément !
Les amas stellaires sont de véritables joyaux de notre ciel et sont très peu connus (voire pas du tout du grand public). Lors de soirées d’observation, je me plais généralement à en faire découvrir quelques uns.
Comme vous allez le voir, ces objets sont diverses et pour beaucoup faciles à trouver. Bienvenue dans un nouveau terrain de jeu !
Table des matières
Les amas ouverts
Définition
Quand on parle d’amas ouvert, on parle d’un ensemble de 100 à 10 000 étoiles liées par gravitation et plutôt jeunes. Leur construction géométrique n’a pas de règle particulière. J’aime d’ailleurs bien parler d’essaim. Ce terme n’a pas d’incidence sur la forme du regroupement. Il implique simplement une certaine cohésion.
Les étoiles d’un amas stellaire ouvert se caractérisent par leur âge : c’est en effet le même pour toutes. Ces étoiles « sœurs », se sont formées à partir d’un même nuage de gaz et de poussières.
Par contre, elles peuvent être de masses très différentes. En effet, en fonction de la nébuleuses d’origine et de leur évolution, elles peuvent être très différentes.
Ces amas sont nés au sein des nuages de gaz et de poussière du disque galactique. Ainsi, on retrouve ces amas principalement dans le plan galactique.
Ces amas gravitent autour du centre de la galaxie. Au fil du temps (quelques centaines de millions d’années), ils se font voler leurs membres.
Dans la Voie Lactée, plus de 1100 amas ouverts ont été découverts et sont visibles. On estime cependant qu’il en existe plus de 30 000.
Les amas stellaires les plus connus
Les Pléiades – M45
C’est l’amas ouvert le plus connu de tous. Il se repère à l’œil nu dans la constellation du Taureau. On repère facilement 7 étoiles (9 dans les meilleures conditions). La meilleure période d’observation est l’hiver.
Je suis persuadé que vous l’avez déjà remarqué. Il est visible à l’œil nu, même sous la pollution lumineuse des plus grandes villes. Regardez, je suis certain que vous le connaissez :
Son repérage est assez simple, regardez ci-dessous. Pour les observateurs avertis, les Pléiades se trouvent sans repère. Si vous débutez, commencez par chercher l’alignement des étoiles formant la ceinture d’Orion. En prolongeant votre regard, vous allez ensuite rencontrer la grosse étoile Aldébaran pour arriver sur les Pléiades. Aldébaran est un étoile très brillante à la couleur rouge très marquée.
Cet amas est âgé d’environ 100 millions d’années et se situe à plus de 400 années-lumière de nous. Ses étoiles sont des géantes bleues. On voit souvent sur des photographies qu’elles sont noyées dans des nuages de poussières interstellaires. Dans le cas des Pléiades, ce nuage traverses simplement l’amas. Ce n’est pas la matière qui les a vu naître.
Amas de la Ruche – M44
Le second amas que je vous propose de découvrir est l’amas de la Ruche qui s’appelle aussi l’amas de la Crèche. Sa période d’observation idéale est le printemps.
Cet amas est plus difficile à trouver que le précédent mais je l’apprécie particulièrement. Il vaut en effet le détour!
Il fait partie de la constellation du Cancer. Pour le repérage, on peut s’aider des étoiles Castor et Pollux de la constellation des Gémeaux :
On dénombre environ 350 étoiles réparties sur 10 années-lumière. Il pourrait même contenir 1 000 étoiles. Ce dernier serait vieux de 750 millions d’années. Il serait originaire de la même nébuleuse que l’amas suivant.
Prenez le temps de l’observer. On peut même y trouver des petits rassemblements d’étoiles. On peut facilement y voir une forme en V.
L’amas des Hyades – MEL25
C’est l’un des amas les plus proches de la Terre. Cet amas se situe dans la constellation du Taureau (maintenant que vous savez le retrouver :)) et s’observe principalement l’hiver. Son rapprochement est si important que l’amas représente une grande partie de la constellation. Ses étoiles forment en effet la tête du Taureau :
Les étoiles forment un « V » visible à l’œil nu. L’étoile la plus brillante du champ (et non comprise dans l’amas) est la célèbre géante Aldébaran.
Il serait âgé de 790 millions d’années.
Les amas globulaires
Définition
Contrairement aux amas ouvert, celui-ci est sphérique. Il forme ainsi une très jolie « boule d’étoiles ». Cette boule est en général dense et les étoiles sont liées par la gravitation.
Parfois, plusieurs millions d’étoiles peuvent se retrouver dans ce type d’amas.
Comme pour les amas ouverts, les étoiles ont le même âge et la même composition chimique. Les étoiles de ce type d’amas sont très vieilles.
Il en existe beaucoup moins que des amas ouverts. On en recense environ 200 dans notre Galaxie.
Pour la majorité, on les retrouve dans le halo sphérique de la Voie Lactée.
On se demande encore si ces amas ne sont pas nés avant notre galaxie. n sait par contre que notre galaxie n’est pas un cas particulier. Des amas globulaires ont été détecté autour d’autres galaxies
Les amas stellaires plus connus
Amas de Pégase – M15
M15 est l’un des amas globulaires les plus denses de la Voie Lactée. Cet amas est à la limite de visibilité à l’œil nu dans un ciel bien noir.
Son centre a subi un effondrement gravitationnel comme plusieurs autres amas globulaires. Ainsi, la moitié de sa masse de retrouve en son centre, extrêmement dense. Bref, c’est une « jolie boule » !
Regardez comme il est esthétique :
Notez également qu’il contient 9 pulsars.
Pour le repérer, voici sa position :
Si vous arrivez à trouver le carré de Pégase, l’observation n’est pas compliqué. Procurez-vous une carte du ciel ou une application. Cherchez l’étoile Enif. En prolongeant ce bras de la constellation, vous trouverez le célèbre amas globulaire.
Amas d’Hercule – M13
C’est l’un des plus beaux amas du ciel boréal. Et ce n’est pas pour rien car on estime qu’il comprend un million d’étoiles. Je vous conseille de le dénicher car il est magnifique et facile à repérer. La meilleure période est l’été.
Visible à l’œil nu, cet amas stellaire se détecte sans problème dans une paire de jumelles. On y voit alors une sorte de tâche floue. En vous équipant d’un petit télescope, vous arriverez à résoudre rapidement des étoiles périphériques.
Pour vous rappeler son aspect, je vous invite à visualiser la photo que j’avais réalisé dans mon album .
Amas du scorpion – M4 ou NGC 6121 – Mag 7.1
M4 est l’un des amas globulaires les plus proches de la Terre. Son diamètre fait environ 70 années-lumière et contient plus de 100 000 étoiles. La moitié de ses étoiles sont situées à moins de 8 années-lumière ce qui lui confère un centre assez dense.
A savoir : on y aurait décelé une planète !
Cette dernière serait deux fois plus massive que Jupiter et graviterait autour d’un naine blanche.
Pour finir cet article, je vous propose de plonger dans cet amas grâce à une magnifique animation de la NASA. Comme je vous le disais en introduction à cet article, bienvenue dans le monde des amas stellaires !
Article publié le 31 mai 2018
Dernière mise à jour le 5 août 2023
Merci pour cette article, super pour débuter avec le ciel profond ! Ça veut dire que tous ces objets peuvent être observés à l’aide d’un instrument planétaire ? Suivant les conditions météo j’entend bien ! 😉
Oups, désolé pour la relecture… ^^
Bonjour,
On a tous le droit de poser des questions, et surtout sur mon blog! Pour finir la réponse, les amas dont je parle sont visibles à l’œil nu. Pour pouvoir en profiter, de simples jumelles suffisent. Ensuite, à partir de simples lunettes ou de télescopes de petits diamètres il est possible de se régaler!
Bonne découverte !
Merci pour votre réponse, il ne me reste plus qu’à attendre le bon ciel pour m’essayer à ces nouvelles cibles 🙂